Mer 29 Mai - 10:00
Cressel soupira et balança son carnet de note sur le mur. Elle n'arrivait plus à écrire, ni aujourd'hui ni depuis au moins une semaine. C'était frustrant, agaçant et désespérant. La plupart du temps, son patron lui donnait des sujets inintéressants, et ça commençait à se sentir dans son écriture. Elle jeta un oeil à sa montre, entrouvrit les volets pour voir que le soleil était déjà couché, et décida de faire un petit tour à l'air libre. Son appartement commençait à sentir sérieusement le renfermé, mais elle était au premier étage et ne voulait pas risquer d'ouvrir les fenêtre en étant absente. Et comme elle n'aimait pas les ouvrir en étant présente, autant dire qu'elle ne les ouvrait que rarement, voire jamais pour celle de sa chambre où elle passait le plus clair de son temps.
Elle attrapa un sac et un chapeau dans le tas de vêtements posés en vrac sur son lit et sortit de chez elle, vérifiant trois ou quatre fois que la porte était bien verrouillée. Elle commençait à devenir légèrement paranoïaque à force de couvrir les faits divers de cette île. Dès qu'elle franchit les portes, elle comprit que le soleil était encore présent et sentit très vite que ses yeux n'appréciaient pas le spectacle. Alors, elle courut se réfugier dans les couloirs du métro. Génial, profiter de l'air frais du métro, c'était absolument ce dont elle avait besoin. Elle soupira encore. "La prochaine rame de métro est à destination d'Anniston". Anniston ? Pourquoi pas, après tout ? Il se passait toujours des choses à Anniston, et si certains évitaient le quartier comme la peste, elle l'aimait beaucoup. Elle monta dans le métro.
En arrivant en ville, la première chose qu'elle remarqua fut la porte d'un entrepôt qui se refermait sur une personne, visiblement poursuivie par une autre qui arriva en courant dans sa direction. Son instinct de reporter lui souffla qu'elle ne devait absolument pas manquer ça. D'un pas tranquille, histoire de ne pas attirer l'attention des rares passants sur elle, elle avança jusqu'au bâtiment et ouvrit la porte.
Les yeux écarquillés, Cressel contempla le carnage qui se tenait sous ses yeux. Puis elle reconnut la femme couverte de sang au milieu de la pièce et, plus par réflexe de survie qu'autre chose, mit un genou à terre. Ce qui ne la fit pas ravaler son ironie.
- Est-ce que ce vampire vous avait contrarié, ou vous aviez besoin d'un défouloir ?